« Lever : lessiveur d’emplois ». Comme une accusation permanente, depuis le mois d’avril et l’annonce des licenciements, la banderole est acrochée aux grilles de l’usine. Hier, le temps d’une manifestation, elle est descendue dans la rue. Derrière, bien sûr, les Lever étaient en nombre. Mais pour cette manifestation, où l’on comptait près de 400 personnes, ils étaient accompagnés par des salariés de Sava-Siemens d’Haubourdin et de DMC de Loos. Moins nombreux que les salariés de Lever, les blouses blanches de chez Siemens se retrouvent, néanmoins, depuis une semaine dans la même configuration que les ouvriers de la multinationale. Leur unité haubourdinoise est elle aussi frappée par les conséquences des restructurations envisagées par leur groupe. Et les craintes pour l’emploi sont vives. Les ouvrières de DMC n’affrontent pas encore le même problème, mais l’incertitude sur leur avenir est tout aussi grand. Au mois de juin, les responsables de DMC avaient programmé la vente de leur usine à Coast, un groupe anglais. L’opération n’a pas encore été menée à bien. Mais dans cette usine du textile, on sait bien ce que signifie une restructuration.
C’est donc coude à coude, que hier après-midi, les salariés de toutes
ces entreprises ont parcouru les rues d’Haubourdin pour exprimer
leur colère, mais aussi interpeller les hommes politiques. Dans
le débat qui a suivi au centre culturel d’Haubourdin, les syndicalistes
ont demandé aux hommes politiques de franchir un pas. L’heure, leur
a-t-il été dit, n’est plus seulement au soutien. Il faut que les
politiques s’engagent « pour une loi contre les licenciments
dans les groupes réalisant des bénéfices, mais aussi pour une loi
contre les délocalisations. »
Jean-Paul BIOLLUZ
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