Dans le cadre des plans de restructuration qui touchent actuellement les deux sites haubourdinois, les employés des sociétés Siemens et Lever, se sont récemment trouvés des similitudes pour mieux défendre leurs intérêts. Après une série de contacts et de réunions communes, ils vont manifester cet après-midi dans les rues d’Haubourdin.
La première rencontre a eu lieu mardi, devant les locaux de la
société Siemens. Un comité d’une dizaine de représentants syndicaux
de chez Lever s’étaient déplacés pour accueillir trois dirigeants
de la société Siemens venus dans le cadre d’une discussion informelle
avec les ingénieurs de la structure SAVA, un bureau de Recherche
et Développement dépendant du groupe Siemens, et qui fait l’objet
lui aussi d’un plan de restructuration (notre édition du 4 octobre).
Le lendemain, c’était au tour des employés de Siemens de se rendre
dans les locaux de l’usine Lever, à l’occasion d’une assemblée générale
qui avait essentiellement pour but de rassembler les troupes et
d’éviter les dissensions internes.
Causes communes
Si SAVA et Lever font cause commune dans le conflit qui les
oppose chacun à leur direction, c’est bien pour montrer une certaine
force, afin de mieux défendre leurs intérêts devant les fermetures
qui s’annoncent. « Nous appartenons à deux grands groupes qui
font d’énormes bénéfices et qui pourtant licencient » précise
Jean-Claude Delattre, le délégué syndical représentant les ingénieurs
de chez SAVA. « De plus, nous nous battons pour refuser les licenciements
pour cause économique et obtenir ainsi les dédommagements qu’ils
se doivent ».
Pourtant, les deux plans de restructuration qui visent les deux sites haubourdinois, n’en sont pas au même niveau, et ne concernent pas le même nombre de salariés. Chez SAVA, on ne parle pas encore de dédommagements, dans la mesure où la restructuration qui est en cours, n’est encore qu’en phase de consultation. La récente visite des trois dirigeants avait essentiellement pour but de voir « de manière très informelle », a tenu à préciser Jean Le Gac, le directeur des affaires sociales de la société, quelles seraient les possibilités de reclassement pour chacun des employés qui préfèrent faire cause commune. « C’est en fin de réunion que le mot "dédommagement" a été lâché », poursuit Jean-claude Delattre. « Mais il faut pour cela que l’on gagne la bataille juridique et prouver que le licenciement pour motif économique est abusif », conclut-il. Livre trois
Chez Lever, les choses sont un peu plus avancées, puisque
la phase de consultation est terminée et a laissé place au livre
trois, celui relatif au plan social. Même si les représentants des
différents syndicats se battent pour reculer l’échéance, souhaitant
ainsi maintenir les emplois, ils ont déjà en réserve les revendications
concernant les dédommagements. « Nous n’avons pas à rougir
d’exiger la pré-retraites pour les salariés de plus de 50 ans, et
une prime de licenciements de un million de Francs exonéré d’impôt
pour les autres » annonce Régis Debliqui, l’un des représentants
syndicaux. De quoi donner des idées aux salariés de chez Siemens
?
Olivier BUISINE
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